Dans le magazine Pour la Science, un article relate la découverte de ce qui est présenté comme le plus vieux squelette humain des Amériques, âgé de 13000 ans. Baptisée Naïa, car il s'agit des restes d'une jeune femme, ses ossements furent analysés, et le résultat fut qu'il est établi que ses caractéristiques génétiques correspondent et démontrent que son origine était asiatique. L'auteur nous rappelle la théorie de l'invasion du continent américain par le détroit de Béring émergé il y a 20000 ans.
Tout cela est fort intéressant, d'autant qu'une équipe pluridisciplinaire fut à l'œuvre dans l'étude, ce qui est très heureux, louable et judicieux.
Mais le problème est : qu'en est-il du peuplement plus ancien attesté des Amériques ? Quand va-t-on cesser de considérer l'origine géographique du détroit de Béring comme la seule origine du peuplement d'un vaste continent dont divers sites nous démontrent avoir été façonnés par l'homme bien avant les 20000 ans annoncés ?
Soit, l'étude des restes de Naïa est plus qu'intéressante, mais il est dommageable et erroné d'en déduire l'origine seule et unique du peuplement du continent américain, dans le mépris total de preuves émises par d'autres scientifiques tout aussi sérieux.
En Histoire comme en sciences, il faut de la nuance, de la curiosité, une acuité pluridisciplinaire et un zeste d'audace et d'aptitude à la contestation !
Combien de mystifications jalonnent notre connaissance du passé du monde, et surtout combien de non-dits dont la révélation dépasserait l’entendement et ébranlerait l’histoire telle qu’elle nous est contée !
Notre planète nous expose les stigmates d’un passé bien plus riche que celui dépeint par les institutions censées transmettre et diffuser le savoir.
Lumière sur les Temps a pour objectif de jeter un coup de projecteur sur des zones d’ombre de l’histoire non explorées par malveillance, incurie, idéologie ou frilosité.
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