Mon livre, Lumière sur les Temps a pour objectif de jeter un coup de projecteur sur certaines omissions délibérées ou non de l'Histoire officielle, mais également de lever le voile sur des faits qui ont été cachés ou oubliés par malveillance ou désinvolture.
Je ne m'y suis que peu attelé, cependant, à évoquer des personnages historiques. Certes, je consacre un chapitre à Colomb, liste quelques personnages équivoques, mais force est de reconnaître que je pourrais aisément rédiger un nouvel essai, cette fois sur des hommes et des femmes dont l'Histoire officielle malmène la postérité. L'idée me taquine, j'avoue.
Un homme, du XVème siècle, mériterait lui aussi tout un chapitre, car non seulement les historiens ont édulcoré ou omis son œuvre véritable, mais il fut de plus conspué par les chroniqueurs de son époque, et finalement, coup de grâce, transformé en un personnage mythique dont la sauvagerie et le diabolisme l'ont définitivement extrait des gloires de l'histoire de l'humanité auxquelles il aurait pu prétendre. Seuls les Roumains le célèbrent tel qu'il fut, en héros. Je me réfère, bien évidemment, à Dracula, ou plus justement, Vlad III, connu également sous le nom de Vlad Draculea ou Vlad Tepes, ce qui veut dire Vlad l'Empaleur.
Cet article ne sera pas un exposé abouti des réalisations réelles de Vlad Draculea, mais une invitation, pour ceux qui le liront, à rechercher par eux-mêmes. L'ouvrage le plus documenté et le plus sérieux, est celui qui a été rédigé par Matei Cazacu, historien spécialiste du monde byzantin et post-byzantin, des balkans, de la Roumanie, chercheur au CNRS :
L'Histoire du prince Dracula en Europe centrale et orientale au XVe siècle, édition critique, traduction, notes et commentaires, Genève, Droz, 1988
Brièvement, je soulignerai l'importance de Vlad Draculea dans la défense de la chrétienté face à l'ennemi ottoman, - ce qui est navrant (malgré la beauté de son livre) est de voir que Bram Stoker en a fait un monstre justement opposé aux valeurs et aux fondements du Christianisme !
Vlad Draculea fut également un fin stratège, ses troupes étant en nombre bien inférieur à celles de l'ennemi.
Vlad Draculea fut aussi une victime, car ses alliés (dont le grand Mathias Corvin) l'ont souvent trahi par crainte , jalousie ou cupidité.
Enfin, son surnom d'Empaleur est révélateur de la propagande dont il fut l'objet par les chroniqueurs russes et allemands, à des fins politiques. Notons, par ailleurs, qu'il n'était pas le seul à pratiquer le supplice du pal, et que seule l'exagération propagandiste dont il fut la cible lui fait mériter son surnom.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire