Combien de mystifications jalonnent notre connaissance du passé du monde, et surtout combien de non-dits dont la révélation dépasserait l’entendement et ébranlerait l’histoire telle qu’elle nous est contée !

Notre planète nous expose les stigmates d’un passé bien plus riche que celui dépeint par les institutions censées transmettre et diffuser le savoir.

Lumière sur les Temps a pour objectif de jeter un coup de projecteur sur des zones d’ombre de l’histoire non explorées par malveillance, incurie, idéologie ou frilosité.

samedi 31 janvier 2015

Comprendre le mal pour l'éradiquer

Gerald Messadié, auteur de l'ouvrage, Autopsie de l'atroce XXème siècle, évoque Hitler selon ces termes dans une interview qu'il donna en novembre 2014 :
il représentait en fait un idéal occidental. Les faits prouvent cependant, et sans contestation possible, que c’était une loque physique, infirme, syphilitique, drogué, impuissant sexuel, et psychologiquement, un comédien inculte, au QI d’huître. Il était d’ailleurs méprisé d’une grande partie de son état-major, qui traitait régulièrement avec lui et il y a eu 49 attentats contre lui, un record. Mussolini avait vu clair : « Un piqué doublé d’un raseur. »
 Outre les doutes que l'on serait en droit d'émettre quant à la légitimité de la citation d'un tyran pour en accabler un autre, Messadié me parait s'emporter dans une critique appauvrie par l'émotion et le désir trop péremptoire de décrier Hitler coûte que coûte.
Primo, quelle nécessité d'être un surhomme, physiquement, pour briller en tant qu'homme d'état, lorsque l'on sait que les talents d'orateur suffisent parfois à prévaloir sur le jugement du peuple, et l'on sait combien le führer en était doté ? Assez douteuse également l'allusion à la supposée impuissance sexuelle dans le cadre d'une critique de l'aura d'une personne. Dans ce cas, que penser, par exemple, de la valeur des théories de Freud, souffrant du même mal ? 
Secundo, la qualification de comédien inculte parait dérisoire, n'ayant pas plus de poids que celle, récurrente, de peintre raté. Combien de grands personnages de l'histoire se sont dévoyés en des velléités de jeunesse, sans pour autant que cela ait changé d'un iota leur réussite dans la carrière embrassée par la suite ? Guevara, rugbyman frustré, Lincoln mièvre poète, et tant d'autres encore n'ont jamais ou si peu vu leur postérité raillée par leurs échecs de jeunesse.
Enfin, déclarer qu'Hitler disposait d'un QI d'huître frise le ridicule. Aucun imbécile n'aurait été à même de  rallier à sa cause et de fédérer tant d'esprits brillants (même si diaboliques). Un sombre idiot n'aurait jamais été doté du charisme nécessaire à l'adulation par des millions de gens. Max Weber, qu'on ne peut taxer de frivolité intellectuelle et moins encore de sympathie pour les nazis, considérait Hitler comme un leader charismatique. Quant à Kershaw, l'un des plus éminents spécialistes du führer, dépeint l'homme comme le pivot de toute la machinerie national-socialiste.
En conclusion, n'oublions pas que pour combattre un mal, il faut impérativement le comprendre, et des tentatives maladroites empreintes de sensiblerie moraliste visant à discréditer l'intelligence voire le physique d'un représentant du mal (ce qu'Hitler était à n'en pas douter) ne servent en rien, bien au contraire, la victoire. 

jeudi 29 janvier 2015

Aberration paléontologique

Dans un article de l'Express de ce mois-ci, l'auteur affirme haut et fort, selon la théorie établie, que l'homme vient d'Afrique et laisse entendre qu'Homo sapiens fut le seul, grâce à son intelligence supérieure, à oser entreprendre quitter ses terres natales afin d'essaimer en Asie et en Europe.
N'y-a-t-il pas là une aberration ? Quid de Neandertal, pour ne citer que lui ? Il résidait en Europe avant Sapiens.
Bref, de grands raisonneurs dont les propos s'axent uniquement sur des bases théoriques doctement et académiquement édictées.

mercredi 28 janvier 2015

70ème anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz

Alors que l'on célèbre les 70 ans de la libération du camp d'Auschwitz, l'information de la non-participation de la Russie à l'évènement est tout simplement navrante.
Rappelons, - à l'instar de V. Poutine tout récemment, agacé de ne pas être invité - que ce furent les troupes soviétiques qui libérèrent le camp. Cette seule raison suffirait à ce que la Russie soit présente lors des cérémonies. Et que dire, sans s'emporter devant tant d'hypocrisie et d'injustice, des raisons pour lesquelles le Kremlin n'a pas reçu d'invitation ? La crise en Ukraine, encore et toujours.
Mais les pays participants sont-ils blancs comme neige ? Evidemment non.

lundi 26 janvier 2015

Eléments organiques sur 67P/Tchourioumov-Guérassimenko


Les dernières analyses publiées concernant la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, sur laquelle Philaé se repose avant son réveil très prochain, et toujours escortée par la brave Rosetta, nous confirment l'existence d'éléments organiques.
Tout l'intérêt de ce type de recherches découle du fait que les scientifiques considèrent les comètes comme des objets célestes dont l'origine remonterait aux tous débuts de la formation de notre système solaire, exemptes de toute interaction avec d'autres astres, filant à toute vitesse dans l'espace avec pour seule cargaison ses éléments originels.
Parues dans Science (lien vers l'article ci-dessous), l'étude démontre que la formation de ces éléments organiques proviendrait de l'exposition de ses particules de glace (donc une forme d'eau) à diverses particules d'énergie (dont les UV) s'apparentant à une ionisation. De plus, un environnement basse température augmenterait la "prolifération" de ces éléments organiques.
Je me souviens d'un reportage, dans les années 1980, dans lequel on montrait le travail d'un scientifique soviétique, lequel, dans une sphère sous vide, plaça quelques litres d'eau pure, puis ionisa celle-ci pendant des jours (accablant la solution de décharges électriques), jusqu'à ce que des éléments, puis des particules, puis des molécules organiques se développent.


 
 En zoomant sur l'image précédente, nous observons plus en détail la falaise de la région Hathor, à droite, qui surplombe une zone plus lisse de la région Hapi, sur le cou de la comète. En tout, les scientifiques ont déterminé 18 régions, toutes nommées d'après la mythologie égyptienne.


Cette image composite montre 67P/Tchourioumov-Guérassimenko (c'est le nom officiel de la comète) dans son entier. Son diamètre mesure environ quatre kilomètres.

 Tchouri photographiée au téléobjectif par Rosetta, à huit kilomètres de distance. Ici, une section appartenant au plus petit des deux lobes. La présence de dunes étonne compte tenu de l'absence de vent.




http://www.sciencemag.org/content/347/6220/aaa0628.full

vendredi 23 janvier 2015

Le Déluge universel

L'élévation des océans suite à la déglaciation initiée il y a 12000 ans environ est un fait avéré. Le niveau des eaux s'est élevé de 100 à 150 mètres, et il est donc établi que biens des vestiges d'une occupation humaine gisent sous les mers.
Mais cette élévation prodigieuse peut-elle être à l'origine des différents mythes du Déluge existants aux quatre coins du monde ? Le fait que tout le globe ait été concerné confirme sans nul doute le caractère universel de ce déluge. Moins probant, cependant, le parallèle entre la durée évoquée par les mythes et celle qu'un dégel, même massif, prendrait à recouvrir les terres.
Faut-il se poser la question d'une déglaciation rapide ? Peut-être  un ou des évènements ayant accéléré le processus de telle sorte qu'il soit resté dans les mémoires de ceux qui l'auraient ainsi constater véritablement ? Si le déluge a duré l'équivalent d'une génération, soit environ 25 ans ou un peu moins à l'époque, on serait en droit de le considérer comme un cataclysme directement enregistrable à l'aune du temps humain. Mais une déglaciation de cette ampleur peut-elle arriver en 20 ou 25 ans, ce qui serait étonnamment bref à l'échelle planétaire ?
J'envisage un compromis : pendant quelques dizaines d'années, victimisant ainsi des hommes et des femmes de leur vivant ou de celui de leurs proches descendants, eut lieu le début de cette déglaciation diluvienne. Les survivants ont fui, de plus en plus loin, car l'engloutissement des terres a continué, des dizaines d'années encore (ce qui serait plus plausible à l'échelle géologique) ; mais dans ce cas, plusieurs générations ont enregistré le phénomène dont rien n'interdit, par ailleurs, de penser que l'intensité ait toujours été la même.
Selon une autre approche, les millions et millions de tonnes que constituaient les énormes banquises d'alors, déversées dans les océans, ont pu perturber l'équilibre tellurique et provoquer séismes et donc tsunamis géants. Un épisode bref de déglaciation a même pu s'accompagner de séismes, voire être le corollaire d'un cataclysme sismologique. Sous les mers, des chaines de montagnes, plus impressionnantes que toutes celles émergées de nos jours, traduisent le gigantisme de l'activité tectonique de notre planète; le plancher sous marin que nous connaissons  n'est sûrement pas celui d'il y a 12000 ans.
Tout ceci conforte l'idée que l'œkoumène d'il y a 120 siècles (contemporaine de Gobekli Tepe, contemporaine de l'éventuelle Atlantide) était très différente de l'actuelle. D'où la légitimité de bien des recherches dont le résultat pourrait invalider l'Histoire officielle.

jeudi 22 janvier 2015

Battista Agnese, sur Gallica

Sur le site de gallica, une fois encore, une autre merveille : l'Atlas portulan, attribué à Battista Agnese, pilote gênois ayant demeuré à Venise entre 1536 et 1554.
Les images ci-dessous sont l'illustration de sujets évoqués dans mon livre, Lumière sur les Temps, (pp 54-57), concernant ces îles notées sur les cartes du XVème au XVIII siècle dont on signifie, depuis, l'inexistence. Les îles Maidas, Brasil, etc...



mercredi 21 janvier 2015

Trésor sur Gallica

Sur le site de Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, un document étrange et fascinant est disponible : Catalogue des Roys et Princes de Gaule (dite depuis France), rédigé par le sieur P. de Rivière en 1609.
L'auteur énumère tous les princes, rois, épouses dans un texte émaillé de quelques réflexions sur les souverains en question et leurs temps.
Notons également, qu'avec un aplomb inébranlable, l'auteur nous indique remonter son énumération jusqu'en 2313 avant Jésus-Christ, date, selon lui, du Déluge universel.
Outre certains amusements que peut provoquer la lecture de l'œuvre, elle est fascinante.
Ci-dessous le lien vers ce trésor presque inconnu de tous :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k762530.r=gaule+riviere.langFR


Catalogue des anciens roys et princes de Gaule ,... Extrait dans les oeuvres des histoires gauloises du sieur P. de Rivière, non encores mises en lumière : par ordre et suitte continue des temps, depuis le Déluge Universel, iusques à l'establissement du Royaume François audict pais...

lundi 19 janvier 2015

Le péril Facebook

L'un des faits de société majeurs de ce début de siècle est, sans aucun doute, la naissance et l'essor prodigieux de Facebook. Pieuvre agrégative d'informations personnelles, super tour de Babel des libertés individuelles, le tout sous couvert de socialisation bon enfant, le phénomène est plus qu'inquiétant, à l'heure où toutes sortes de systèmes (informatiques ou non) s'enrichissent à une vitesse jamais atteinte de fichiers portant sur tout et tout le monde. Facebook, à l'inverse des collecteurs de données institutionnels ou financiers, se targue, hypocritement, de ne faire que concourir à la globalisation mutuelle presque fraternelle de l'expression des hommes et des femmes partout dans le monde.
Récemment, Zuckerberg, le fondateur, a mis en place un club de lecture, préconisant la découverte de tel ou tel auteur. Le premier, Moises Naim, a vu le tirage de son livre s'épuiser bien plus rapidement que prévu (d'autant que Naim est un illustre inconnu à l'échelle de la planète, mais vraisemblablement pas de Zuckerberg).
Non content de son hypocrisie et de sa soif de collecte, Facebook ajoute le cynisme à ses armes : selon les termes de son fondateur, évoquant l'ouvrage du premier lauréat du club : (Naim) explore la façon dont le monde change pour donner plus de pouvoir aux individus plutôt qu'aux gouvernements, armées et autres organisations.
Cela en serait presque risible si cela ne traduisait pas une malhonnêteté bien révélatrice des desseins du réseau social et de son fondateur...

samedi 17 janvier 2015

Ecologie, économie, Histoire...

Une fois encore, à la faveur de la diffusion d'une énième étude sur le réchauffement de notre planète, les media nous clament haut, fort et tremolos à l'appui que l'activité humaine met en péril notre habitat, et ce, irrémédiablement.
Que l'activité humaine (agriculture, industrie, déforestation, etc) participe du réchauffement global est un fait qu'il serait ridicule de contester, entrainant notamment une élévation des eaux, mais dans quelle mesure ?
N'y aurait-il pas un intérêt  plus économique qu'écologique de la part des media à la solde des faiseurs de marchés ?
Rappelons-nous, afin de se donner tous les moyens de réflexion, qu'il y a 9000 ans environ, le niveau des océans était 120 à 150 mètres plus bas que de nos jours, et ce, dû à un changement climatique naturel. Quant aux gaz à effets de serre, nous sommes encore en-deçà du niveau atteint il y a 800000 ans. Nulle activité humaine alors, et rien ne s'est avéré irrémédiable....

vendredi 16 janvier 2015

Le fer et l'architecture

Une étude, résultant d'une collaboration entre le Laboratoire archéomatériaux et prévision de l'altération(CNRS/CEA), le Laboratoire de mesure du carbone 14 (CNRS/CEA/IRD/IRSN/Ministère de la Culture et de la Communication) et l'équipe Histoire des pouvoirs, savoirs et sociétés de l'Université Paris 8, publiée dans le numéro de janvier 2015 de la revue Journal of Archaeological Science, vient tout récemment de confirmer que les anciens bâtisseurs médiévaux utilisaient le fer dans la construction même, et ce, dès le début des édifications.
Ci-dessous, partie de l'article du 17 décembre 2014, émanant du CNRS.

En croisant leurs compétences (en archéologie, histoire, sciences des matériaux, chimie…), (les chercheurs) viennent d'apporter la preuve que les renforts métalliques ont été pensés dès l'origine comme un complément à la pierre.
Les chercheurs sont parvenus à ce résultat en mesurant la quantité de carbone 14, présent à l'état de trace dans le métal. En effet, en Europe, jusqu'au Moyen Age, le minerai est réduit en métal dans des fourneaux utilisant du charbon de bois, dont une partie du carbone diffuse et se retrouve piégée dans le métal (sous forme de lamelles de carbures de fer). Ainsi, on peut extraire ce carbone du métal, dater l'arbre qui a servi à obtenir le charbon, et estimer l'âge du métal. La méthode paraît simple, mais elle n'avait encore jamais été mise en œuvre de manière fiable, car les métaux ferreux archéologiques sont des matériaux très complexes, contenant du carbone de plusieurs sources. Il a été nécessaire de mettre au point avec le Laboratoire de mesure du carbone 14 une approche d'extraction du carbone qui soit adaptée au matériau. Ce qui a également fait le succès de cette étude, c'est l'expertise des métallographes du Laboratoire archéomatériaux et prévision de l'altération, qui, en collaboration avec des collègues archéologues et historiens du CNRS, étudient depuis une dizaine d'années la structure, les procédés de fabrication et l'utilisation des métaux dans les cathédrales gothiques.

En croisant la datation au carbone 14 avec des indices archéologiques, l'équipe de chercheurs a abouti à une chronologie fine (à quelques années près) de l'intégration des éléments métalliques dans les cathédrales de Beauvais et de Bourges. Ainsi, ces travaux montrent, pour la première fois de manière absolue4, que des éléments métalliques ont été utilisés en cours de construction, comme à Bourges, ou même pensés dès la conception des édifices, comme à Beauvais.

A Beauvais, plusieurs des tirants métalliques qui soutiennent les arcs-boutants portent des graffitis du XVIIIe siècle, ce qui laissait penser que le métal pouvait être un ajout tardif. Mais certaines pièces se sont avérées dater du début de la construction, vers 1225-1240, suggérant que pour réussir à édifier le plus haut chœur gothique au monde (46,3 mètres), le fer a été pensé comme un allié de la pierre dès sa conception. Dans le chœur de la cathédrale de Bourges, plus ancien (1195-1214), un chaînage métallique entourant le chœur s'est révélé contemporain de la construction. Cependant, il contourne un groupe de colonnes alors qu'il passe sous certaines autres, ce qui montre qu'il n'a sans doute pas été pensé dès l'origine mais intégré en cours de chantier. Cette analyse confirme que les chantiers de cathédrales étaient de véritables laboratoires où les bâtisseurs, issus de plusieurs corps de métiers, testaient des techniques de construction pour réussir ces défis architecturaux.

Cette approche de datation absolue ouvre la voie à un renouvellement des connaissances autour des chantiers de construction médiévaux. L'équipe de chercheurs va prochainement réaliser des prélèvements sur la Sainte-Chapelle et s'intéresse aussi à la datation des temples et au commerce du fer dans l'Empire khmer.


Espérons que les chercheurs concernés aient l'idée prochainement d'appliquer cette nouvelle méthode aux ruines de Puma Punku dont les mystérieux forages et autres percements rectilignes dans les blocs de pierre ouvragés ayant constitué un ou des bâtiments il y a fort longtemps (en des temps indéterminés, et là est aussi l'intérêt) laissent à penser que des câbles ou des tubes vraisemblablement métalliques ont été utilisés par leurs concepteurs de l'Altiplano andin... (j'évoque la plausibilité de cette technique dans mon livre Lumière sur les temps, pp 46-48).

Une chose est certaine : lorsqu'une équipe pluridisciplinaire de chercheurs est constituée, les résultats et les découvertes sont au rendez-vous !









Lien vers l'article du CNRS dans son intégralité : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3853.htm

mercredi 14 janvier 2015

Le littoral archéologique

Un communiqué de presse de l'Ifremer (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) datant du 27 octobre 2014, nous révèle qu'un nouveau rapport de l' European Marine Board* recommande de développer l'exploration de vestiges préhistoriques enfouis au fond de la mer, suite au changement du niveau de la mer.
En voici un passage qui me ravit :

Pendant les périodes glaciaires successives du dernier million d'années, le niveau de la mer a chuté à plusieurs reprises, parfois jusqu'à 120m. A certaines périodes, l'Europe a ainsi vu sa surface du plateau continental exposé augmenter de 40 %; un terrain qui a été occupé progressivement par la végétation, la faune et les humains. Par conséquent, beaucoup de vestiges préhistoriques se trouvent maintenant sous l’eau. Il y a 1,8 millions d'années, les préhumains ont peuplé les côtes de la mer Noire, puis les côtes du nord de l'Espagne il y a plus de 1 million d’années et les côtes de la Grande-Bretagne il y a au moins 0,8 million années. Dans ce contexte, les premières routes reliant l'Afrique à l'Europe ainsi que les zones où nos ancêtres ont survécu aux multiples périodes glaciaires sont aujourd'hui recouvertes par la mer.
Plus de 2.500 assemblages d’artefacts préhistoriques submergés, dont l'âge varie de 5.000 à 300.000 ans, ont été trouvés dans les eaux côtières et en pleine mer à travers l'Europe. Seuls quelques-uns ont été correctement cartographiés par des plongeurs, ou évalués pour la conservation ou l'excavation. Ces vestiges contiennent des informations précieuses sur l’ancienne navigation maritime, les structures sociales et les technologies d'exploitation des ressources côtières, avant l'introduction de l'agriculture, il y a environ 10.000 ans.


Tout cela est de bon augure, et vient confirmer la nécessité d'étendre les recherches puis les fouilles archéologiques en des zones non seulement nouvelles mais dont l'emplacement supposé répond à une logique de recherche scientifique.

*Le European Marine Board (www.marineboard.eu) fournit une plate-forme pan-européenne pour ses organisations membres. L’objectif étant d’élaborer des priorités communes, faire avancer la recherche en sciences marines et de combler le fossé entre la science et la politique, afin de relever les futurs défis et les possibilités d’avenir dans le domaine des sciences de la mer. Créé en 1995, EMB facilite la coopération renforcée entre organismes européens impliqués dans les sciences marines (instituts de recherche, agences de financement de la recherche, réseaux nationaux des universités) et oeuvre pour le développement d'une vision commune sur les priorités de recherche et les stratégies des sciences marines à l’échelle européenne. En 2014, EMB est composé de 35 organisations membres, issus de 18 pays. Une collaboration étroite est menée avec l'European Science Foundation (www.esf.org).


mardi 13 janvier 2015

Raccourcis de l'Histoire


Ce disque magnifiquement sculpté, exposé au musée de l'INAH (Institut National d’Anthropologie et d'Histoire du Mexique), datant de 592 après JC (le déchiffrement des glyphes ayant rendu possible la datation exacte), représente un joueur de pelote en pleine action.
Il est connu que le jeu de pelote était extrêmement important dans les sociétés pré-hispaniques, mais ce qui est plus curieux est de se rendre compte que l'Histoire officielle évoque ce sport comme un rituel religieux à haute valeur politique ; pour seul argument, le fait que chaque place importante disposait d'un lieu pour le pratiquer, et que beaucoup d’œuvres, à l'instar de celle ci-dessus, représentaient cette activité apparemment très populaire. 
L'anthropologie, l'archéologie, l'histoire peuvent-elles impunément, du haut de leur prestige, procéder à des déductions devenues dogmes sur le seul fait de raccourcis syllogistiques aussi navrants ? Dans ce cas, gageons que les chercheurs de l'an 3000 ou plus verront dans les ruines de nos stades et dans les objets retrouvés dans les ruines indéterminables de fédérations sportives ou les logements d'aficionados la preuve que le football était une religion à fort impact sur la vie politique !... Ce qu'il y a de navrant, c'est que ça ne sera pas si loin d'être vrai, mais pas au sens strictement mystico-religieux dont on nous serine la réalité chez les Mayas, pour ne citer que la société dont émane l’œuvre ci-dessus.

vendredi 2 janvier 2015

L'Art moderne et ses cautions

Dans un de mes précédents articles (La naissance de l'Art marchand - 30 novembre 2014), j'abordai l'épineuse question posée par la valeur de l'art moderne, ou devrai-je dire de ce que l'on désigne comme art moderne. Ceux qui auront lu l'article en question se doutent aisément qu'un ramassis de détritus, qu'une toile peinturlurée par une fillette de quatre ans, ou qu'un fameux urinoir ne représentent pour moi pas grand chose, et certainement pas de l'art, pas même une réflexion intéressante sur celui-ci.
Je relisais un passage de l'Anti-Manuel de Philosophie de Michel Onfray, et me suis rappelé ce qui me chagrinait chez cet auteur. A force de se vouloir trop hédoniste et de le faire savoir haut et fort par tous les chemins médiatiques d'aujourd'hui auprès desquels il semble avoir ses entrées, on finit par asséner des truismes issus de vérités fabriquées. Onfray, dans son anti-manuel par lequel transpire abondamment son désir d'en faire un manuel de référence, pose en connaisseur d'art éclairé, abreuvé de philosophie, et cherche à convaincre le lecteur qu'il faut considérer comme majeur l'art moderne . Selon lui, l'urinoir de Duchamp a une valeur exceptionnelle car elle déboulonne l'idée platonicienne que seul le Beau peut plaire, mais aussi car c'est la première œuvre affranchie de tout support classique et traditionnel. Depuis l'urinoir signé par Duchamp (sous un pseudo), l'idée est née de la valeur artistique d'un objet du quotidien pour peu qu'un "artiste" l'assume par sa griffe.
Ainsi, depuis 1917 et la présentation à un jury d'un urinoir, le concept affligeant instituant que tout objet banal et par extension toute personne est capable de produire une œuvre d'art.


Onfray, dans sa démonstration malhonnête ou spécieuse, va jusqu'à feindre que l'art ne peut être qu'une représentation figurative trop classique ou qu'une œuvre d'art moderne dont la seule intention est finalement de contredire la première par le biais d'une fumisterie adoubant n'importe quel quidam désireux de se prendre pour un artiste. Selon lui, même s'il évoque Cézanne dont les pommes ne sont pas réalistes, la représentation du réel transfiguré n'a débuté véritablement qu'avec l'urinoir. Là, c'est clairement de la mauvaise foi, car lorsque l'on se targue de connaître l'art et son histoire, il eut été facile de citer bien des artistes ayant brillamment transfiguré le réel bien avant 1917, et qui plus est, tout en faisant montre de capacités techniques exceptionnelles (Bosch, Dürer, Goya, les Impressionnistes, etc...).

(Hyeronimus Bosch)


(Hyeronimus Bosch)