Combien de mystifications jalonnent notre connaissance du passé du monde, et surtout combien de non-dits dont la révélation dépasserait l’entendement et ébranlerait l’histoire telle qu’elle nous est contée !

Notre planète nous expose les stigmates d’un passé bien plus riche que celui dépeint par les institutions censées transmettre et diffuser le savoir.

Lumière sur les Temps a pour objectif de jeter un coup de projecteur sur des zones d’ombre de l’histoire non explorées par malveillance, incurie, idéologie ou frilosité.

samedi 18 avril 2015

Quelques rappels sur le climat

Le climat de notre planète est l'objet de bien des théories et de fantasmes souvent méprisablement mercantiles.
Certaines informations d'importance sont clairement ignorées du grand public et transmises ou diffusées par les seuls organismes en charge des recherches, sachant que leur communication dispose rarement d'envergure médiatique.
Rappelons ainsi, par cet article, que notre climat ne se réchauffe pas uniquement à cause de l'activité humaine.
Rappelons que l'Himalaya influence le climat et même la biosphère de l'autre côté de la planète.
Rappelons que la fonte des glaces, même du Groenland ou de l'Antarctique, répond à des cycles remontant à des millions d'années.
Toutes ces notions ont déjà été évoquées dans ce blog, et je rappelle également que cela n'infirme en rien la désolante pollution de notre planète par l'homme, mais pas forcément avec les conséquences que nous évoquent les media sans discontinuer.

L'Atlantique et ses courants complexes (surtout l'Atlantique Nord) imprime considérablement le climat mondial. Par ailleurs, une étude très récente, menée par l'IRD, démontre que les éruptions volcaniques influent grandement et véritablement sur les températures (de l'air, de surface et en profondeur) océaniques. Voir sur le site de l'IRD : http://www.ird.fr/toute-l-actualite/actualites/communiques-et-dossiers-de-presse/les-eruptions-volcaniques-influencent-durablement-le-climat-dans-l-atlantique-nord

Un article, plus récent encore, de l'IRD, nous explique que le Pacifique, lui aussi, participe du climat à l'échelle de la planète, mais également de la biosphère. Voir l'article : http://www.ird.fr/toute-l-actualite/actualites/actualites-generales/le-pacifique-sud-ouest-livre-certains-de-ses-secrets

D'autres sources de variabilité du climat existent, et les enjeux en sont également majeurs. Chaque fois qu'il me sera donné d'en exposer la teneur ou du moins l'objectif, je relaierai l'information dans ce blog, car ce qu'il faut éviter, à tout prix, est la mésinformation voire la désinformation - et le but de ces dernières n'est pas le progrès scientifique ni l'évolution souhaitable de la connaissance de notre précieux habitat.

samedi 4 avril 2015

L'Himalaya et le climat

Il est fondamental, afin de saisir au mieux les enjeux phénoménaux du climat terrestre, de réaliser à quel point la chaîne de montagnes de l'Himalaya exerce un rôle de première importance.
En effet, apparu il y a environ 40 millions d'années, l'Himalaya naquit du choc entre deux grandes plaques tectoniques, lorsque l'Inde vint emboutir l'Asie. Les terres émergées aujourd'hui, même à plus de 8000 mètres d'altitude, sont celles qui faisaient le lit de l'ancienne mer Téthys, et l'on y trouve des fossiles marins étonnants corroborant le fait.
Mais l'Himalaya est aussi à l'origine des moussons.
Enfin, son rôle est crucial dans l'évolution climatique planétaire, allant, selon les scientifiques, jusqu'à être un responsable majeur du taux de CO2 dans l'atmosphère, et ce par des phénomènes que le grand public n'envisage d'aucune façon. Afin d'être le plus clair possible, je préfère citer ci-dessous des extraits d'un article du CNRS, dont le lien, pour lecture du texte complet, se trouve au bas de cet article.
 

La formation des sols des grandes surfaces continentales planes agit sur l’évolution climatique de la Terre.

Au cours des derniers 50 millions d’années, les grandes variations climatiques ont été attribuées aux surrections des grandes chaînes de montagnes. Deux chercheurs CNRS viennent de montrer que l’aptitude des surfaces continentales à former des sols influence aussi le climat de la Terre.
Avant le réchauffement climatique actuel, depuis environ 50 millions d’années, le climat de la Terre n’a cessé de se refroidir. (...) La surrection des grandes chaînes de montagnes du Tertiaire, et en particulier celle de l’Himalaya, est très souvent invoquée comme la principale cause de cette détérioration climatique. En effet, le rapport isotopique du lithium de l’eau de mer (7Li/6Li) enregistré dans les coquilles carbonatées de microplanctons fossiles, publié en 2012, semble à première vue renforcer le rôle de l’Himalaya. Ce rapport a considérablement augmenté au cours des derniers 50 millions d’années. Comme l’isotope 6 du Lithium est préférentiellement piégé dans les argiles qui se forment au cours de l’altération des roches exposées à la surface des continents, alors que l’isotope 7 est plus facilement emporté à l’océan par les rivières, une équipe américaine en avait conclut en 2012 que l’augmentation du rapport 7Li/6Li de l’eau de mer signifiait plus de formation d’argiles, et donc plus de dissolution de roches continentales. Comme ce processus consomme du CO2, et réduit l’effet de serre, on pouvait y voir la raison du refroidissement du climat depuis 50 millions d’années. Quant au moteur de cette évolution, il était une fois de plus attribué à l’Himalaya : l’érosion intense de la chaîne brise les roches en petits morceaux et favorise l’altération et la formation d’argile.
Les auteurs de cette nouvelle étude viennent de montrer qu’une interprétation différente du signal isotopique du lithium est aussi possible. Ils ont analysé la concentration en lithium de la kaolinite de sols et de latérites de Côte d’Ivoire, des Etats Unis, d’Amazonie et du bassin Parisien. Il apparaît que ces profils d'altération, qui peuvent être très épais stockent beaucoup de lithium. Il y a cinquante millions d’années, la quantité de lithium capable d’échapper à ce piège pour atteindre l’océan sous forme dissoute devient très faible, et en réponse, le rapport 7Li/6Li de l’eau de mer s’effondre.  D’où un nouveau scénario proposé par l’équipe.
Il y a 50 millions d’années, le contexte tectonique était marqué par l’absence de grandes chaînes de montagnes et donc d’érosion intense. Les continents d’alors présentaient de faibles altitudes et pentes, et des sols épais pouvaient aisément se développer, comme en attestent de nombreuses archives géologiques. Ces sols épais ont protégé les roches mères de la dissolution. En réponse, le niveau de CO2 atmosphérique a pu s’envoler car il n’était plus pompé efficacement par l’altération. Un climat chaud et humide s’est installé globalement, ce qui est à nouveau confirmé par les archives paléoclimatiques.
Lorsque les chaînes de montagnes surgissent à partir de 40 millions d’années. L’apparition de nouveaux reliefs et pentes sur les continents va briser cet état chaud. Mais pas directement en augmentant l’altération, plutôt en limitant la capacité du système Terre à former des sols épais. Le Li parvient à nouveau à rejoindre les océans sous forme dissoute, poussant le rapport 7Li/6Li de l’eau de mer à augmenter.
Les isotopes du lithium révèlent donc une histoire géochimique et climatique de la surface de notre planète plus subtile qu’il n’y semble au premier abord. Cette nouvelle étude révèle le rôle clé joué par les grandes surfaces continentales planes sur l’évolution climatique de notre planète.
 

http://www.insu.cnrs.fr/node/5254