Gerald Messadié, auteur de l'ouvrage, Autopsie de l'atroce XXème siècle, évoque Hitler selon ces termes dans une interview qu'il donna en novembre 2014 :
il représentait en fait un idéal occidental. Les faits prouvent cependant, et sans contestation possible, que c’était une loque physique, infirme, syphilitique, drogué, impuissant sexuel, et psychologiquement, un comédien inculte, au QI d’huître. Il était d’ailleurs méprisé d’une grande partie de son état-major, qui traitait régulièrement avec lui et il y a eu 49 attentats contre lui, un record. Mussolini avait vu clair : « Un piqué doublé d’un raseur. »
Outre les doutes que l'on serait en droit d'émettre quant à la légitimité de la citation d'un tyran pour en accabler un autre, Messadié me parait s'emporter dans une critique appauvrie par l'émotion et le désir trop péremptoire de décrier Hitler coûte que coûte.
Primo, quelle nécessité d'être un surhomme, physiquement, pour briller en tant qu'homme d'état, lorsque l'on sait que les talents d'orateur suffisent parfois à prévaloir sur le jugement du peuple, et l'on sait combien le führer en était doté ? Assez douteuse également l'allusion à la supposée impuissance sexuelle dans le cadre d'une critique de l'aura d'une personne. Dans ce cas, que penser, par exemple, de la valeur des théories de Freud, souffrant du même mal ?
Secundo, la qualification de comédien inculte parait dérisoire, n'ayant pas plus de poids que celle, récurrente, de peintre raté. Combien de grands personnages de l'histoire se sont dévoyés en des velléités de jeunesse, sans pour autant que cela ait changé d'un iota leur réussite dans la carrière embrassée par la suite ? Guevara, rugbyman frustré, Lincoln mièvre poète, et tant d'autres encore n'ont jamais ou si peu vu leur postérité raillée par leurs échecs de jeunesse.
Enfin, déclarer qu'Hitler disposait d'un QI d'huître frise le ridicule. Aucun imbécile n'aurait été à même de rallier à sa cause et de fédérer tant d'esprits brillants (même si diaboliques). Un sombre idiot n'aurait jamais été doté du charisme nécessaire à l'adulation par des millions de gens. Max Weber, qu'on ne peut taxer de frivolité intellectuelle et moins encore de sympathie pour les nazis, considérait Hitler comme un leader charismatique. Quant à Kershaw, l'un des plus éminents spécialistes du führer, dépeint l'homme comme le pivot de toute la machinerie national-socialiste.
En conclusion, n'oublions pas que pour combattre un mal, il faut impérativement le comprendre, et des tentatives maladroites empreintes de sensiblerie moraliste visant à discréditer l'intelligence voire le physique d'un représentant du mal (ce qu'Hitler était à n'en pas douter) ne servent en rien, bien au contraire, la victoire.
Combien de mystifications jalonnent notre connaissance du passé du monde, et surtout combien de non-dits dont la révélation dépasserait l’entendement et ébranlerait l’histoire telle qu’elle nous est contée !
Notre planète nous expose les stigmates d’un passé bien plus riche que celui dépeint par les institutions censées transmettre et diffuser le savoir.
Lumière sur les Temps a pour objectif de jeter un coup de projecteur sur des zones d’ombre de l’histoire non explorées par malveillance, incurie, idéologie ou frilosité.
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