Combien de mystifications jalonnent notre connaissance du passé du monde, et surtout combien de non-dits dont la révélation dépasserait l’entendement et ébranlerait l’histoire telle qu’elle nous est contée !
Notre planète nous expose les stigmates d’un passé bien plus riche que celui dépeint par les institutions censées transmettre et diffuser le savoir.
Lumière sur les Temps a pour objectif de jeter un coup de projecteur sur des zones d’ombre de l’histoire non explorées par malveillance, incurie, idéologie ou frilosité.
mardi 18 août 2015
Libre appellat Consolat de mar, 1518
L'image ci-dessous est tirée du Libre appellat Consolat de mar (Règlements maritimes), recueil d'ordonnances et de décrets commerciaux et maritimes d'origine médiévale, faisant autrefois office d'autorité juridique, datant de 1518 pour la version de Carlos Amoros, imprimeur provençal installé à Barcelone, version détenue par la Bibliothèque de Catalogne.
Ci-dessous, l'article accompagnant le document sur le site de la Bibliothèque digitale mondiale (lien :http://www.wdl.org/fr/item/14169/) :
Le texte provient de l'ancien ouvrage intitulé Costumes de la Mar, de Barcelone, écrit entre 1260 et 1270. Il intègre les normes catalanes et celles d'autres sources, notamment pisanes, génoises, vénitiennes et marseillaises. La version définitive fut écrite au XIVe siècle à Barcelone, avec l'ajout d'autres textes juridiques. L'ouvrage fut largement diffusé. Deux éditions incunables se distinguent parmi les nombreuses éditions imprimées en catalan. La première, probablement de Nicolaus Spindeler, date de 1484. La seconde, de Pere Posa, remonte à 1494 et inclut une révision et une augmentation du texte entreprises par Francesc Celelles. Ces éditions furent suivies au XVIe siècle de celles de Joan Luschner (1502), de Joan Rosembach (1518), de Carlos Amorós (1518 et 1540), de Ballester et Gilio (1523) et de Sebastià de Cormellas (1592). Carlos Amorós, imprimeur d'origine provençale établi à Barcelone (actif de 1505 à 1548), publia en 1518 l'édition présentée ici au format in-quarto et avec des caractères gothiques, comme ce fut le cas pour toutes les éditions du XVIe siècle, excepté celle de 1592. L'ouvrage est composé de 129 feuillets numérotés, avec de nombreuses gravures sur bois. Par la suite, en 1540, Amorós produisit une autre édition qui devint le code commercial de législation maritime de la Méditerranée et le droit coutumier sur les questions relatives aux navires et à la mer, encore en vigueur dans de nombreux endroits jusqu'au XIXe siècle. Au XVIe siècle, Libre appellat Consolat de mar fut traduit en italien, en français et en espagnol, puis republié dans de nouvelles éditions à plusieurs reprises et ce, jusqu'à nos jours. Cet exemplaire, recouvert d'une reliure de cuir, fait partie de la Collecció Bonsoms-Chacón, qui fut léguée à la Bibliothèque de Catalogne en 1948 après la mort de Mercedes Chacón, veuve d'Isidre Bonsoms i Sicart.
L'information est intéressante et le document superbe me direz-vous, mais qu'y a-t-il de particulier, puisque, rappelons-le, ce blog est principalement destiné à pointer les étrangetés, anomalies, méconnaissances, mystifications ou mensonges de l'Histoire ?
Eh bien, la caravelle qui figure sur l'image. Que ce navire fut inventé par les Portugais, tout le monde le sait, et qu'une caravelle figure dans un ouvrage de 1518, rien d'anormal.
Le hic est ailleurs : sur les voiles, notamment et plus ostensiblement sur la grand voile, le blason du Portugal. Etonnant pour un ouvrage traitant des règles de navigation méditerranéennes, et plus spécifiquement dans le cadre catalan.
Cela démontre sans équivoque la suprématie portugaise alors, imprimant mémoire collective et représentation paradigmatique en ce qui est en rapport direct avec la navigation.
A noter par ailleurs, la croix représentée sur le dessin de la page de gauche, ressemblant à s'y méprendre à la croix de l'Ordre du Christ portugaise. Mais là, pour le coup, ce serait plus intrigant encore...
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